Pourquoi nous intéressons-nous à la confiance épistémique ? Les résultats de la recherche sur les enfants, les mères et les thérapeutes

Cette présentation abordera des études empiriques récentes qui illustrent la pertinence clinique des perturbations de la capacité à développer la confiance épistémique. La confiance épistémique est définie comme la confiance que l'on a dans l’information communiquée au niveau interpersonnel. Au cours de la dernière décennie, des propositions théoriques ont été faites, par exemple par le groupe du Centre Anna Freud de Londres, selon lesquelles les patient·e·s souffrant d'une psychopathologie grave ont des difficultés à développer une confiance épistémique dans les autres et à être influencé·e·s par la communication. Cependant, les preuves empiriques à l'appui de ces hypothèses sont encore faibles et il est difficile pour les thérapeutes de comprendre en quoi elles sont utiles dans le travail clinique.

Dans cette conférence, nous discuterons de récentes études empiriques menées par notre groupe, qui ont examiné les différences de confiance épistémique entre quatre groupes de participant·e·s : enfants, mères, patient·e·s et psychothérapeutes. Nous présenterons des études montrant que l'attachement sécure chez l'enfant reflète sa confiance dans la fiabilité de la communication de la personne qui s'occupe de lui. Nous examinerons ensuite les résultats qui suggèrent que les parents d'enfants sécure apparaissent comme des communicateurs plus fiables. Nous verrons ensuite comment ces mêmes différences de confiance épistémique peuvent être identifiées chez les thérapeutes et les patient·e·s en psychothérapie simplement en observant les différences dans leur façon de communiquer. Enfin, nous discuterons des implications de ces études pour la formulation des cas, l'évaluation du fonctionnement de la personnalité et la formation des psychothérapeutes.